Ma préparation pour MT180
Comment t’es-tu préparée pour MT180 il y a de nombreux mois?
En soumettant ma candidature pour Ma thèse en 180 secondes (MT180) j’avais directement pensé qu’il fallait que je parte sur un système narratif. Ce choix s’explique par le fait que le cerveau est plus enclin à recevoir des informations présentées sous ce genre de structure et de format. J’ai commencé par mettre au brouillon les points clés de ma thèse : contexte, problématiques, hypothèses, cadre théorique & méthodologique, résultats.
De là, j’ai cherché un fil conducteur qui cadrait avec ma personnalité et m’aurais permis de mettre en relief tous ces points, mais pas forcément dans le même ordre!
Lors de la finale régionale, j’avais donc raconté une histoire mettant en avant l’évolution des cultures (et donc l’aspect dynamique de la langue qui fait elle-même partie de la culture) et j’avais axé le tout sur le code vestimentaire de Minnie mouse. J’ai été sélectionnée pour la finale nationale, mais il faut le dire, ma place ne tenait qu’à un fil car j’avais été la dernière candidate retenue sur les cinq sélectionnés.
Comment as-tu modifié ta présentation au fil des semaines?
Depuis l’annonce des finalistes nationaux, j’ai dû au moins modifier mon discours six fois pour avoir une version finalisée une semaine avant le jour J. Je pense même que j’aurais pu encore modifier cette dernière version si je n’avais pas été prise par un deuil et une fatigue générale. J’ai modifié mon discours de A à Z pour la simple raison qu’il ne me semblait pas refléter clairement les recherches que je mène. J’étais partie sur trop de généralités, et l’objectif de mes recherches n’avait pas été clarifié. J’ai dû changer mon approche et je suis partie plus concrètement de plusieurs petites fractales, rédigées chacune à des moments bien différents. En tout, pour chaque partie de ma thèse, je me suis retrouvée avec cinq différents discours.
Il a donc fallu trouver un fil conducteur/une histoire qui pouvait faire le lien entre chaque partie et choisir les discours les plus « parlants » pour chaque détail. J’ai dû, bien évidemment, retirer plusieurs éléments pour mieux synthétiser.
En ce qui concerne les mots, il fallait choisir les moins génériques, mais aussi les plus courts pour gagner des secondes en plus!
Comment as-tu construit ta diapositive?
Tout comme mon discours, ma diapositive a également changé à plusieurs reprises. Chacune a été modélisée après la construction de la présentation, car il fallait qu’elle soit en phase avec ce que j’allais dire. Par manque de temps, ma première diapositive réalisée était assez simpliste avec peu de travail. Très vite, j’avais compris que cela ne payait pas! Comme j’avais changé mon discours pour la finale nationale et que je suis partie sur des références qui font écho à des contes, j’avais misé sur les mêmes codes iconographiques (une fée, un crapaud etc.). J’avais divisé l’écran en deux, ne sachant pas exactement s’il fallait beaucoup plus être sur une présentation type académique ou plus ludique. Dans tous les cas, l’une complétait l’autre donc cela n’a pas été un grand souci. Pour la finale internationale, bien que je fusse restée sur le même discours, j’ai dû revoir ma diapositive, car je me suis rendu compte que le cerveau ne pouvait pas recevoir trop d’informations en seulement quelques minutes.
Je me suis donc dit qu’une diapositive moins formelle me permettrait de titiller la curiosité de mon auditoire, et donc, recevoir plus d’attention.
Il fallait juste que la diapositive soit en phase avec mon discours en donnant un exemple figé de mon personnage principal : « français bêta ».
Comment t’es-tu préparée juste avant de monter sur scène?
Je suis une personne qui stresse très facilement, et d’ailleurs, le fait de revoir mes précédentes présentations m’a permis de comprendre que cela se sentait principalement au niveau de mon souffle. Depuis la finale nationale, je me rabâchais dans la tête et j’étais convaincue que le fait d’avoir pu franchir les précédentes étapes représentait déjà une victoire en soi. Néanmoins, malgré cela, la pression était toujours présente et le stress s’amplifiait toutes les minutes. Je n’avais pas particulièrement peur de perdre, mais c’était plutôt la scène qui me faisait peur. J’ai essayé de me débarrasser de toute cette pression en soutenant fortement les autres finalistes (cris et applaudissements). Avant d’entrer sur scène, je bougeais également beaucoup en coulisse et j’avais pris une gorgée d’eau pour me dessécher la gorge.
Sur scène, j’ai pris le temps de bien m’ancrer et de souffler un grand coup pour lâcher prise avant de lancer le top et partager tout simplement mon travail avec beaucoup d’enthousiasme.
J’ai finalement pris beaucoup de plaisir à le faire, car ce n’est pas tous les jours qu’on a ce genre d’occasion. D’ailleurs j’en suis déjà très nostalgique!
Visionnez la présentation de Mamy Henintsoa Randrianjatovonarivo lors de la finale internationale 2022 de Ma thèse en 180 secondes en cliquant ici
Cet article a été produit en collaboration avec le Centre de recherches pour le développement international