Sous nos yeux se pavane le maître du système urinaire : le détrusor. Lors de la miction, soit l’action d’uriner, ce muscle de la vessie se contracte pour évacuer le liquide. L’étude de ces cellules musculaires lisses (en vert) et de leurs noyaux (en bleu) permet de repérer les protéines impliquées dans l’incontinence urinaire, associée à une vessie hyperactive. À terme, les recherches réalisées sur ce muscle, dont le fonctionnement est régulé par le système nerveux, pourront contribuer au traitement d’autres conditions neurologiques où la miction est affectée, comme la maladie de Parkinson et la sclérose en plaques. Sous nos yeux se pavane le maître du système urinaire : le détrusor. Lors de la miction, soit l’action d’uriner, ce muscle de la vessie se contracte pour évacuer le liquide. L’étude de ces cellules musculaires lisses (en vert) et de leurs noyaux (en bleu) permet de repérer les protéines impliquées dans l’incontinence urinaire, associée à une vessie hyperactive. À terme, les recherches réalisées sur ce muscle, dont le fonctionnement est régulé par le système nerveux, pourront contribuer au traitement d’autres conditions neurologiques où la miction est affectée, comme la maladie de Parkinson et la sclérose en plaques. (Grossissement : 200x | Colorisation par immunofluorescence de cellules de vessie de rat en culture | Colorisation au DAPI des noyaux) - Image issue du concours 2023 La preuve par l'image de l'Acfas.

La vessie en relief de plumes

Claudia Covarrubias Université McGill

Sous nos yeux se pavane le maître du système urinaire : le détrusor. Lors de la miction, soit l’action d’uriner, ce muscle de la vessie se contracte pour évacuer le liquide. L’étude de ces cellules musculaires lisses (en vert) et de leurs noyaux (en bleu) permet de repérer les protéines impliquées dans l’incontinence urinaire, associée à une vessie hyperactive. À terme, les recherches réalisées sur ce muscle, dont le fonctionnement est régulé par le système nerveux, pourront contribuer au traitement d’autres conditions neurologiques où la miction est affectée, comme la maladie de Parkinson et la sclérose en plaques. Sous nos yeux se pavane le maître du système urinaire : le détrusor. Lors de la miction, soit l’action d’uriner, ce muscle de la vessie se contracte pour évacuer le liquide. L’étude de ces cellules musculaires lisses (en vert) et de leurs noyaux (en bleu) permet de repérer les protéines impliquées dans l’incontinence urinaire, associée à une vessie hyperactive. À terme, les recherches réalisées sur ce muscle, dont le fonctionnement est régulé par le système nerveux, pourront contribuer au traitement d’autres conditions neurologiques où la miction est affectée, comme la maladie de Parkinson et la sclérose en plaques. (Grossissement : 200x | Colorisation par immunofluorescence de cellules de vessie de rat en culture | Colorisation au DAPI des noyaux) - Image issue du concours 2023 La preuve par l'image de l'Acfas.

Comment (j’essaye de) faire rire?

Concilier sciences et humour ? C’est le défi que je me suis lancé l’année dernière. Jusque là, mes vidéos de vulgarisation scientifique sur YouTube étaient sérieuses, avec des animations et des illustrations compliquées qui me prenaient un temps fou.

Et puis, l’année dernière, j’ai décidé de changer d’approche. Pourquoi ne pas montrer que oui, les sciences peuvent être fun : en mélangeant la recherche et le théâtre, deux disciplines qui me passionnent. L’occasion parfaite pour briser le cliché du ou de la scientifique sur son piédestal de connaissances, et d’approcher les sciences avec un angle nouveau. Et aussi d’avoir du fun, de faire ce qui me plaît!

Très vite, j’ai découvert qu’il existe une grande variété de façons de vulgariser les sciences avec humour.

Une première approche, que j’adore, est de détourner des objets du quotidien. Quand je donne des conférences, j’apporte avec moi deux notices d’un célèbre fabricant de meubles suédois. Elles suscitent immédiatement du rire et de la curiosité dans le public : que viennent faire ces deux manuels de montage dans une conférence scientifique? En fait, elles me permettent d’expliquer avec humour l’ADN et le stockage de l’information génétique dans nos cellules! Qu’il s’agisse d’une fourchette, d’une chaussette, ou d’une baguette, ces objets du quotidien détournés permettent de raccrocher mon auditoire à des éléments concrets, tout en faisant rire.

Après les objets du quotidien, place aux accessoires utilisés lors de vieilles soirées déguisées. Perruques, lunettes, chapeaux… Ils me permettent de créer des personnages en quelques secondes. Le ridicule, dans mon cas, devient alors un moyen de faire passer un message scientifique. Sans pour autant ridiculiser la démarche scientifique ou la recherche de manière générale ! Dans mes vidéos Youtube, je fais régulièrement appel à « Jean-Michel Bout-de-doigt ». Il rythme la vulgarisation, fait rire par ses commentaires décalés, et maintient l’attention de mon public. De même, une perruque, des lunettes de soleil, et une casquette vissée sur la tête me permettent d’illustrer une cellule cancéreuse dans le corps humain essayant de se faire discrète. Tous ces personnages sont un bol d’air au milieu de toutes les informations scientifiques partagées! L’ensemble de l’auditoire ne sera pas forcément conquis, mais pour une partie, ça fonctionne!  

De manière générale, j’utilise tout ce qui peut paraître absurde ou décalé pour rejoindre certaines personnes de l’auditoire. Je me moque des clichés sur les scientifiques, ou de certaines situations qui peuvent nous paraître anodines mais qui n’ont aucun sens pour un public généraliste. Acronymes bien trop complexes pour être retenus, étranges fausses nouvelles, expériences ratées… Je fais également preuve de beaucoup d’autodérision dans mes vidéos, et utilise de nombreuses références à la pop culture. Le tout sans jamais ridiculiser le public ou les individus. 

Mais parfois, certains sujets sont plus difficiles à traiter. Je vulgarise les sciences biomédicales : je parle donc souvent de maladies graves. Faut-il alors abandonner l’humour pour ces sujets? C’est plutôt le contraire dans mon cas! En rire est ma façon de rompre le tabou de la maladie. La difficulté est d’être drôle sans discriminer ou stigmatiser des personnes touchées par ces sujets. Je déporte les cibles des blagues vers d’autres éléments. Par exemple, je parle du gaz moutarde, une arme chimique, dans une de mes vidéos. Pas question de se moquer des milliers de personnes empoisonnées par ce gaz. Alors j’ai plutôt choisi de faire une dégustation de moutarde à la caméra, étant donné que ce gaz sent bel et bien la moutarde. L’absurde est ma meilleure « arme » pour dédramatiser ce genre de situations.

Mon expérience sur l’utilisation de l’humour en vulgarisation m’a amené à un constat : c’est un apprentissage perpétuel. Trouver le juste équilibre entre blagues et informations scientifiques est complexe, et il faut recommencer à chaque nouvelle vulgarisation scientifique. Cet exercice me demande d’être à l’aise en public et d’être spontané, au risque de paraître faux très vite. Mais c’est une formidable opportunité d’atteindre d’autres publics et de rompre avec le cliché des scientifiques toujours impeccables. Il n’y alors plus qu’à assumer d’être scientifique ET drôle. Je suis sûr que vous faites des blagues à vos amis, il ne vous reste plus qu’à les tester… avec d’autres personnes!