Comment publier en libre accès?
Pour certain-e-s, en tant que chercheur-se-s, publier en libre accès peut être un choix personnel, s’inscrivant en cela dans une dynamique de sciences ouvertes. Mais cela peut également être une exigence qui vous est imposée par un organisme de financement. Alors, comment publier en libre accès et qu’est-ce que cela implique? Quels sont les choix possibles? Voici dix rubriques utiles qui vous éclaireront sur le sujet.
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Prendre connaissance des politiques
Publier en libre accès peut être un choix personnel mais peut aussi être une exigence d’un organisme de financement comme c’est le cas par exemple au niveau fédéral au Canada et au niveau provincial au Québec. C’est pourquoi il est important d’en connaître les faits saillants. Vérifiez également si votre institution de recherche a sa propre politique interne : elle pourrait exiger par exemple le dépôt de la version acceptée dans son dépôt institutionnel. Consultez ce répertoire pour découvrir les politiques de divers organismes.
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Comprendre le vocabulaire de base
Pour bien se conformer aux politiques de libre accès, il importe d’intégrer le vocabulaire de base du libre accès. À cette fin, le glossaire de l’Inist est une ressource adéquate. Les concepts clé à maîtriser sont : version de l’éditeur, version acceptée (postpublication) et autoarchivage.
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Planifier dès le début du projet
Différents modèles d’affaires permettent aux revues de publier des articles en libre accès. Certaines revues chargeront des frais de traitement d’article pour permettre la diffusion en libre accès de votre article. C’est pourquoi il faut prévoir tôt dans le projet de recherche si des fonds doivent être réservés pour la publication en libre accès. Notez que ces frais peuvent être budgétés à même la demande de subvention. N’oubliez pas que des revues offrent la possibilité de publier en libre accès sans frais pour les auteur-e-s.
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Déterminer la politique de libre accès de vos revues préférées
Vos revues de prédilection offrent-elles des possibilités pour publier en libre accès? Consultez le répertoire Sherpa Romeo pour connaître la politique de libre accès et d’autoarchivage de ces revues. Vous saurez si la diffusion en libre accès est possible et à quel coût tant pour la version publiée que pour la version acceptée. Si une revue n’y est pas répertoriée, consultez son site web pour repérer ce type d’information.
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Identifier les dépôts d’autoarchivage
Si la politique de libre accès de la revue où vous souhaitez publier l’autorise, l’autoarchivage de la version acceptée est habituellement la stratégie de diffusion en libre accès qui est sans frais pour un auteur-e. Il suffit alors d’utiliser soit un dépôt disciplinaire soit le dépôt d’une institution universitaire. Notez que si votre institution n’a pas de dépôt, il est possible d’adopter la plateforme de certaines universités.
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Trouvez des revues en libre accès
Le répertoire DOAJ (Directory of Open Access Journals) est une excellente ressource pour trouver des revues en libre accès fiables. Les revues en libre accès, en particulier les revues francophones, n’y sont pas encore toutes répertoriées. Alors il peut être préférable de butiner dans les revues qui sont diffusées par exemple sur la plateforme d’Érudit ou celle d’OpenEdition.
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Se questionner sur le facteur d'impact
Certain-e-s attribuent à tort une plus faible qualité aux revues en libre accès en s’appuyant sur la valeur de leur facteur d’impact (FI) ou l’absence de FI. Les revues en libre accès sont encore relativement nouvelles dans l’écosystème de la publication et bâtir leur visibilité et prestige prend du temps. Cela, et des limites inhérentes à la sélection des revues dans le Journal Citation Reports (JCR) attribuant le fameux FI, expliquent la faible présence des revues en libre accès dans le JCR. Par ailleurs, le nombre de citations que reçoit un article n’est pas nécessairement lié au facteur d’impact de sa revue. Dans le cas de recherches dont la portée culturelle ou territoriale est importante ou encore dont le lectorat vise des praticiens, les revues nationales ou les communautés linguistiques sont davantage à prendre en compte pour assurer une meilleure visibilité de vos recherches.
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Choisissez une licence Creative Commons
Lors d’une publication en libre accès, l’auteur-e doit considérer quelles conditions d’utilisation il autorise sur son article. La plupart du temps, l’auteur-e contracte une entente avec la revue stipulant ces conditions d’utilisation de plus en plus énoncées sous la forme d’une licence Creative Commons. Il se pourrait que la revue vous demande quelle licence vous voulez attribuer à votre article. Les plus populaires pour les articles sont CC BY, CC BY-NC et CC BY-NC-ND. Le site Creative Commons explique les particularités de chacune d’elles.
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Évitez les revues prédatrices
Le mouvement du libre accès, le développement des technologies, la crise des coûts des revues et la pression de publier ont permis l’émergence de revues dites prédatrices. Plus globalement, il s’agit de revues en libre accès aux pratiques éditoriales et d’affaires discutables qui ne cherchent qu’à obtenir de l’argent des chercheur-se-s, via les frais de traitement d’article, mais sans offrir les services attendus. Pour évaluer le caractère légitime d’une revue qui n’est pas répertoriée dans le DOAJ, Érudit ou OpenEdition, vous pouvez utiliser une liste de critères comme l’une de celles mentionnées dans ce guide.
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Prêt-e à vous lancer?
Il est possible que les ressources signalées dans cette brève ne soient pas complètement adaptées à votre situation de chercheur-se ou à vos projets de publications. Discutez-en autour de vous, particulièrement avec votre bibliothécaire ou un-e agent-e de recherche.