De la recherche à la BD : astuces pour vulgariser les sciences
Tintin, Superman, Dragon Ball : la bande dessinée a longtemps été associée à un public jeunesse, aux superhéros, à des mondes fantastiques ou à l’humour. Depuis quelques années, on redécouvre la BD dans sa forme documentaire et journalistique. Voici quelques astuces pour vous en servir comme outil de vulgarisation scientifique.
1. Choisir ses outils
Papier et crayon ou tablette numérique et ordinateur : il n’y a pas une méthode meilleure que l’autre. C’est à vous de mettre au point une méthode avec laquelle vous vous sentez à l’aise. Avant le matériel, réfléchissez bien à l’histoire que vous souhaitez raconter !
2. Capter l’attention
Miser sur un visuel qui accroche le lecteur, c’est ce que la bande dessinée nous permet de faire. Choisissez un visuel qui suscite un intérêt chez le public, par exemple qui va l’émerveiller en le sortant de sa réalité, ou encore le faire se questionner en titillant sa curiosité.
3. Les résultats comme appât
Contrairement aux communications entre scientifiques, lorsqu’on vulgarise, on peut dévoiler les résultats d’abord et les contextualiser ensuite. Cette approche « renversante » attise la curiosité du lecteur qui se demande comment vous en êtes arrivé là.
4. Raconter une histoire
Enrober vos résultats d’une histoire, c’est ce qui en rendra la lecture agréable. Alterner entre ce récit et les faits à communiquer permet de maintenir l’attention du lecteur jusqu’à la fin.
5. Un bon plan
Beaucoup d’informations à transmettre, mais peu d’espace ? Un bon plan et une bonne séquence de travail s’imposent. Vous allez devoir faire des choix, il n’est pas possible de tout raconter. Ne soyez pas frustré, retenez que le lecteur ne saura pas ce que vous avez privilégié et laissé de côté.
6. Un art séquentiel
La BD est un art qui découpe les actions en différents segments. Il faut découper votre récit selon ses étapes importantes pour suggérer un enchaînement et le mouvement. L’histoire prend aussi vie entre deux cases, deux bulles, dans ce qui est suggéré.
7. Complémentarité texte et image
La bande dessinée tire profit du meilleur du texte et de l’image. Attention ! On évite cependant que le texte et l’image se répètent et soient redondants. L’un et l’autre doivent s’appuyer, être complémentaires : le texte n’est pas là pour décrire l’image.
8. Une touche d’humanité
Humanisez votre sujet en parlant de votre vécu en laboratoire ou sur le terrain. C’est par exemple l’occasion de parler des difficultés que vous avez rencontrées. La science n’est pas une histoire de héros. Ou bien, parlez des incidences de votre recherche sur la vie des gens. Bref, créez du lien !
9. Sens de lecture
Certaines BD, par exemple japonaises, se lisent de droite à gauche. En français, nous lisons de gauche à droite et du haut vers le bas. Le découpage de votre BD doit en tenir compte, autant pour assurer la fluidité de sa lecture que pour suggérer le mouvement.
10. Figures de style
La complémentarité entre le texte et l’image favorise aussi un décalage entre les deux formes : pendant que l’une s’attarde aux faits, l’autre peut être dans l’hyperbole, l’analogie, la métaphore. On peut oser l’humour dans l’une des deux formes alors qu’on reste sérieux dans l’autre.
Ne reste plus qu’à aiguiser vos crayons et à esquisser les grandes lignes de votre recherche, avec une petite touche personnelle !