5 pistes pour éliminer le plagiat

Le contexte pandémique mondial a contraint le monde de l’éducation à adopter la formation à distance. Ce faisant, de nombreuses observations font état d’une recrudescence prononcée du plagiat dans nos universités. Dans ce contexte, nous vous proposons 5 pistes d’actions rapides et concrètes qui s’adressent autant aux enseignant-e-s- qu’aux étudiant-e-s- et qui contribueront à atténuer ce phénomène d’une manière durable et coopérative.

1. Planifier le travail

La planification n’est jamais obligatoire à la réalisation d’un travail, mais elle y joue toujours un rôle clé. Le plagiat résulte souvent de mésinterprétations et de facteurs personnels que cette étape contribuera à diminuer.

Du côté des enseignant-e-s-

  • Prévoir des étapes d’évaluation. Demandez à l’étudiant-e- de vous soumettre ses sources ou son plan de travail. Vous pourrez ainsi intervenir plus rapidement en cas de mauvaises pratiques.
  • Explorer les sujets à l’étude. Pour vous assurer qu’il existe de l’information fiable et évaluer le degré de facilité pour y accéder.

Du côté des étudiant-e-s-

  • Explorer votre sujet de recherche. Si votre enseignant-e- vous donne plus d’un choix de sujet, explorez-les avant de choisir. Tous les sujets ne sont pas égaux en regard de la disponibilité de l’information.
  • Faire un plan de travail. Cela permet d’évaluer la charge de travail et diminuer le risque de décisions précipitées de dernière minute.

2. Chercher l’information

« Seuls les bibliothécaires aiment chercher. Tous les autres aiment trouver » (Tennant, 2001). Cette citation résume bien le sentiment de bien des chercheur-se-s. Mais de meilleures techniques de recherche diminuent le temps de recherche et augmentent la probabilité de trouver l’information convoitée, réduisant ainsi certains facteurs qui motivent le plagiat.

Du côté des enseignant-e-s-

  • Établir des critères de pertinence et de qualité. Favorisez l’utilisation de ressources adéquates en intégrant des critères à respecter sur le nombre et le type de sources obligatoires à utiliser.
  • Présenter les outils de recherche essentiels de votre discipline. Votre bibliothécaire pourra vous soutenir dans vos démarches.

Du côté des étudiant-e-s-

  • Tenir un journal de bord. Copiez-collez les documents pertinents que vous trouvez dans un document prévu à cet effet ou dans un logiciel de prise de notes comme OneNote ou Evernote.
  • Utiliser un logiciel de gestion bibliographique. Ceux-ci facilitent l’organisation et la réutilisation de vos références bibliographiques. Vos bibliothèques universitaires offrent du soutien à l’utilisation de logiciels comme Zotero ou EndNote.

 

3. Rédiger le travail

Avant même de citer vos sources, certaines dispositions favorisent l’évitement du plagiat, notamment à travers la manière que sera entamée la rédaction du travail.

Du côté des enseignant-e-s-

  • Donner des rétroactions plus fréquentes. Permet d’identifier la source des lacunes de vos étudiant-e-s- et d’intervenir plus rapidement pour y remédier.
  • Prévoir des plages horaires pour répondre aux questions. Le simple fait d’en offrir invite les étudiant-e-s- à en profiter.

Du côté des étudiant-e-s-

  • Rapportez les faits que vous observez. Basez votre argumentaire sur l’information que vous avez trouvée plutôt que de chercher l’information qui validera vos idées. L’incapacité de trouver l’information désirée est une situation qui mène parfois à de fâcheux raccourcis.
  • Répéter l’information ne suffit pas. Justifiez la pertinence des propos cités et expliquez en quoi ceux-ci enrichissent vos idées, qu’ils s’inscrivent en accord ou non avec votre argumentaire.

 

4. Intégrer l’information dans le travail

Si le respect des étapes précédentes favorise significativement l’évitement du plagiat, c’est à cette étape que se matérialise concrètement le risque de faute. Les points suivants vous aideront à le diminuer.

Du côté des enseignant-e-s-

  • Établir les normes de présentation souhaitées. Les guides de rédaction clarifient les attentes et contiennent généralement toutes les informations pour intégrer adéquatement vos références dans vos travaux.
  • Évaluer les références bibliographiques. Vous valoriserez ainsi l’importance d’intégrer et de mettre en forme les citations de manière adéquate.

Du côté des étudiant-e-s-

  • Savoir quand et comment citer. Ce sont deux compétences essentielles que vous devez maîtriser. À cet effet, la plateforme Infosphère résume bien les mécaniques fondamentales à respecter pour vous assurer une intégration adéquate de l’information dans vos travaux.
  • Utiliser un outil de détection de similarités. Ils permettent de détecter si des passages de vos textes ont été empruntés à d’autres textes (voir le webinaire de Nicole Boubée et de Brigitte Simoneau). Cela peut s’avérer pratique pour vous assurer de n’avoir rien omis.

 

5. Réviser le travail avant la remise

La Grande Sauterelle du célèbre roman Volkswagen Blues de Jacques Poulin affirmait « Qui n’a pas relu, n’a pas lu » (Poulin, 1984). Il serait tentant d’adapter cette citation au plagiat en affirmant que n’a pas vérifié celui qui n’a pas contre-vérifié son travail!

Du côté des enseignant-e-s-

  • Proposer aux étudiant-e-s- une grille d’autoévaluation pour réviser leur texte. Impliquez-les directement dans leur responsabilité par rapport à l’intégrité académique et par rapport à certains aspects spécifiques du travail qui pourraient mener à une situation de plagiat.
  • Proposer un moment en classe pour que les étudiant-e-s- se relisent entre eux. Pour les aider à voir à travers leurs propres œillères. Leurs camarades de classe pourront les aider à identifier des éléments problématiques passés inaperçus.

Du côté des étudiant-e-s-

  • Réviser votre texte pour vous assurer qu’il n’y a pas de plagiat. Le plagiat ne considère pas l’intention, et nul n’est à l’abri des erreurs. Cette étape est une police d’assurance qui peut vous éviter des soucis.
  • Faire lire son texte à un-e- ami-e- pour validation. Pour le privilège d’avoir accès à une rétroaction honnête. Vous pourrez même en profiter pour lui offrir la faveur en échange.

 

Bibliographie